The Magic of Decay... Decay of the Magic
Stephan Hauser a compilé pour ce film des séquences de films du début du vingtième siècle irrévocablement détériorées par le temps. Retrouvées sur des films en nitrate de cellulose, hautement inflammable, ce qui reste de ces images est un petit pourcentage qui témoigne encore des dégâts. Inspiré par des films tels que Tom, Tom, the Piper's Son (USA, 1969–70) de Ken Jacobs, Lyrical Nitrate de Peter Delpeut (NL, 1991) ou encore Decasia de Bill Morrison, le film de Stephan Hauser est une invitation à faire l’expérience de la magie visuelle créée par l’entropie cinématographique. Si le cinéma est bien « l’art de détruire les images en mouvement » (Paolo Cherchi Usai), alors la magie de la détérioration est la plus efficace quand elle semble même influer sur le déroulement de l’intrigue. Par ailleurs, une appréciation esthétique de la décadence du nitrate, réinterroge de manière critique la notion de « magie du cinéma », en mettant un terme au désir du spectateur de croire aux illusions habituelles générées par le cinéma dans sa forme rituelle.



